La drague de rue, une activité noble ?
Proposé par Administrateur le 22 avril 2014 à 09:46
2 commentaires
Bonjour à tous. Aujourd'hui nous nous intéressons à une méthode très controversée pour faire des rencontres : la drague de rue.
La drague de rue, qu'est-ce que c'est ? C'est d'abord une activité essentiellement masculine, et qui consiste à aborder une femme dans la rue afin de tenter de la séduire en une durée limitée. C'est ensuite une activité reconnue comme proche du harcèlement du point de vue de nombreuses jeunes femmes.
Selon la grande majorité des jeunes femmes que vous pourrez interroger, la drague de rue est exercée essentiellement par des lourdingues, de façon agressive (des fois à la limite du harcèlement). Elles vous diront également que la plupart des types qui les abordent le font de manière automatique, sans vraiment faire attention à la personne qu'ils ciblent. Ces hommes qui draguent dans la rue seraient donc des ouvriers, qui travaillent à la chaîne, sans réelle intention de connaître leur cible, mais avec cette intention de séduire et de coucher.
Vous comprenez bien qu'à leur sens, la drague de rue est probablement l'une des pires façons de faire une rencontre valable.
La question que l'on se pose alors : est-ce que tout cela est vrai ? Est-ce que ces hommes travaillent à la chaîne, est-ce qu'ils ne sont intéressés que par la chose ?
Pour essayer de répondre à ces deux questions, on s'est intéressé rapidement à la philosophie de deux « coachs en séduction » sur le sujet. Et pour la saisir, je me suis intéressé aux mots et idées employés par chacun d'entre eux.
Dans un article sur l'efficacité de la drague de rue, Chrys, du site Drague Academy, est très concentré sur le mot « coucher ». Pas une fois il ne met le mot « relation » sur la table. Il parle par contre de l'accumulation de numéros de téléphones, en précisant que deux bons après-midi de drague suffiraient à collecter une dizaine de numéros de téléphone. (ce qui fait selon l'article, environ 25/30 filles abordées)
Nous pensons que cette philosophie, qui dans l'article de Chrys est « couchée » de façon claire, rejoint les critiques de nombreuses femmes sur le fait que les dragueurs de rue ne sont que des consommateurs.
Un deuxième article, cette fois sur la drague en général, écrit par Stéphane/Spike de SpikeSeduction, utilise des mots-clés plutôt différents : « femmes » (dans le sens épouses) et « enfants », parle de « qualité » des rencontres. Mieux, il emploie ceci : « une femme qui vous plaît », notion totalement absente de l'article de Chrys. Et si ce n'était pas suffisant, il termine une phrase par « la revoir et partager avec elle tout ou partie de votre vie ».
La différence notable entre ces deux hommes, c'est que l'un semble obnubilé par la drague, tandis que l'autre est axé sur la séduction (il indique d'ailleurs que « draguer » est une activité de loser).
Miracle alors, il existerait plusieurs philosophies de la drague, dont au moins une qui respecterait un minimum les femmes ? La réponse est oui. Mais il ne faut pas oublier une chose : les dragueurs qui veulent du chiffre draguent 10, 20 fois plus que ceux qui ne le font qu'occasionnellement en privilégiant la qualité. Résultat : la drague respectueuse est presque invisible. Pire, elle ira généralement dans le même sac que la drague lourde.
Mais ce n'est pas tout.
La drague lourde, ce n'est pas simplement croiser une femme et lui balancer un compliment. Ça peut aller de la déclaration d'amour à la proposition peu recommandable, en passant par l'insulte en cas de rejet (« de toute façon t'es moche », ou pire). Dans certains cas, certaines femmes ont même eu le droit à une gifle ou un coup de poing. De quoi ternir à tout jamais la réputation des dragueurs de rue.
Un reportage d'Envoyé Spécial diffusé en avril 2014 faisait démonstration de lieux propices à l'abordage sauvage. Malheureusement, le test n'a mis en avant que les mauvaises pratiques de populations présumées pauvres, des « racailles de banlieue », ou « des Arabes avec un accent ». Si ce résultat n'a pas été obtenu dans le but de forger une opinion négative sur ces minorités sociales ou ethniques, alors l'on peut supposer que la drague de rue est un des seuls moyens que ces personnes ont (et utilisent mal) pour socialiser avec des femmes. Cela pourrait laisser également entendre que si vous êtes assez aisé pour graviter autour de cercles sociaux variés, vous n'avez généralement pas besoin de draguer dans les rues.
Pour simplifier, la drague de rue est une activité qui peut trahir ou communiquer l'idée que le dragueur n'a pas d'autre moyen de rencontrer des femmes, et que par conséquent, il a peu de contacts et est pauvre en activités sociales. Cela communique aussi l'idée qu'il aborde des femmes qui ne l'intéressent pas, et qu'il n'est donc intéressé par rien d'autre que la bête à deux dos. Tout cela fait donc de la drague de rue un problème social difficilement soluble.
Commentaires
Chrys a dit
24 avril 2014 à 07:13
Bonjour à vous,
Étant concerné par cet article je souhaiterais pouvoir y réagir.
Je ne rejette pas la critique. D'ailleurs, je conçois très bien que je puisse être critiquable sur certains points. Malheureusement, je crains que vous ne vous soyez absolument pas intéressé à « ma » philosophie, ne serait-ce que « rapidement ».
Vous n'avez probablement lu que 3 phrases d'un article que vous avez sorties de leur contexte pour les interpréter avec vos propres croyances et votre vision du monde social.
Vous ne faites pas l'analyse de « ma » philosophie, mais la projection de l'idée que vous vous faites du dragueur de rue.
En sociologie, l'une des toutes premières choses que l'on apprend est de « rompre avec le sens commun » et se détacher de ses propres croyances pour être en mesure d'apporter une analyse objective d'un fait social. Ce n'est de toute évidence pas le cas ici. C'est votre opinion que vous transmettez, cachée derrière une pseudo-analyse.
Dans l'article que vous avez lu, vous me reprochez de ne pas avoir évoqué des notions qui vous tiennent à cœur comme la recherche d'une relation, d'engagement, de lien affectif. En effet, dans l'article en question « la drague est-elle une question statistique ? », ces notions y sont absentes, mais pour une raison logique : elles ne font pas partie du sujet traité.
Cependant, si vous aviez pris la peine de vous intéresser « rapidement » à mes écrits, et pas seulement aux 3 premières phrases d'un article, vous auriez pu constater qu'elles sont maintes fois abordées dans mon blog et que la recherche d'affection y est centrale.
Aussi, vous m'en voulez d'avoir utilisé le mot « coucher », qui a une résonance particulière pour vous. Je pense que vous êtes très dérangée par ce mot parce qu'il évoque la notion de « sexe » sans qu'elle soit associée à celle de « relation sérieuse », d'« engagement ».
Si vous voyez le sexe par simple plaisir comme un acte immoral, qui ne peut être purifié que par l'Amour (avec un grand « A », pas un petit « a »), l'engagement, le lien affectif, c'est votre droit. Mais le sexe peut aussi être une source de plaisir pour DEUX individus. D'ailleurs, mon article ne fait pas non plus l'apologie du plaisir sexuel hédoniste, il explique que la réussite en séduction est statistique.
« La drague de rue est une activité qui peut trahir ou communiquer l'idée que le dragueur n'a pas d'autre moyen de rencontrer des femmes, et que par conséquent, il a peu de contacts et est pauvre en activités sociales. »
Puis-je faire remarquer qu'on pourrait dire exactement la même chose des gens qui cherchent à faire des rencontres virtuelles (d'autant plus sur des sites gratuits) ?
« Tout cela fait donc de la drague de rue un problème social difficilement soluble »
La drague de rue n'est pas un problème social. Le problème social dont vous parlez, c'est de la délinquance prolétarienne que vous amalgamez avec la drague de rue. Car si les femmes se font harceler en pleine rue par les individus dont vous faites le portrait dans votre article, de nombreux hommes se font également insulter, voire agresser par ces mêmes individus. Ce n'est pas de la drague, c'est de la délinquance.
Cordialement,
Chrys
Administrateur a dit
25 avril 2014 à 00:56
Bonjour,
Merci pour votre réaction. Peut-être ai-je fait preuve de hâte en lisant votre article (article lu dans son intégralité).
Vous semblez avoir déduit de mon article que j'étais une femme, pour quelle raison ?
Cordialement.
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