Plus d'Histoire/Géo en Terminale S : Misère ?
Proposé par LoveLive le 12 décembre 2009 à 07:30
À une époque où on s'embourbe avec complaisance dans un débat de type buzz, sur l'identité nationale, on ajoute encore des pièces au buzzle, cette fois avec une polémique un peu plus concrète.
La réforme des lycées, dont Luc Chatel, Ministre de la Culture, a présenté les tenants, précise une chose non négligeable concernant l'éducation littéraire de la filière S : L'Histoire/Géographie deviendrait une épreuve du bac anticipé (tout comme le Français), et serait une option en Terminale S.
Effectivement, c'est une décision qui tiraille les opinions, et avec raison :
- À une époque où l'on se plaint que les étudiants sont incapables d'écrire dans un français convenable, procéder à une nouvelle ponction sur leur potentielle culture à l'entrée dans le supérieur semble être un autre danger plutôt qu'un coup de pouce à leur éducation scientifique. Et puis l'argument maintes fois repris sans réel fondement : « N'oublions pas qu'avec cette filière, nous éduquons les futurs cadres du pays ! »
- Cette réforme pourrait autant permettre aux étudiants de mieux se concentrer sur les sciences, ce qui est un peu le cœur de la plupart des métiers qu'ils visent.
Dans cette réforme, il n'y a pas de kidnapping de matière à proprement parler : Le programme d'histoire et géographie en Première S sera augmenté de 60% en nombre d'heures. Ainsi :
- si un élève de Première décide d'abandonner la matière en Terminale (2h par semaine il semble), il aura eu l'équivalent de 2h par semaine sur 2 ans.
- si cet étudiant décide de se faire plaisir avec 2h en terminale, il aura eu l'équivalent de 3h par semaine sur 2 ans.
- Actuellement, la moyenne semble être à 2h15 par semaine (2h30 en Première, 2h en Terminale), soit 12.5% de plus que prévu dans la réforme.
Pour ma part, il ne semble donc pas que ce soit un si grand chamboulement, et d'ailleurs, ce cumulus actuel sur l'identité nationale semble être un prétexte favorable aux détracteurs de la réforme.
C'est peut-être cependant une torture de plus pour les élèves de Première, qui devront préparer une matière de plus, avec un enjeu correspondant à un volume de 2 ans (alors qu'actuellement, le Bac d'Histoire ne concerne que le programme de Terminale). Mission deux fois plus impossible pour ceux qui sont mauvais dans cette matière.
Je me demande ce que j'aurais préféré : Effacer l'Histoire/Géo de mon vocabulaire en Terminale S aurait été assez génial. Mais passer à 4 heures en première m'aurait anéanti. Une réforme de ce genre aurait plutôt intérêt à être testée plutôt qu'instaurée, mais que voulez-vous, lorsqu'on prend une décision, et qu'on la fait appliquer, il faut un peu plus de 5 ans pour souffler...